La santé dans l'assiette

J'étais récemment à une conférence organisée par Mutualia, dans le cadre de la Vannetaise et d'octobre rose. Différents acteurs du domaine de l'alimentation y intervenaient, du médecin, en passant par l'agricultrice et la responsable nutrition en restauration collective, en finissant par le chef étoilé. Cette conférence n'a fait que confirmé les convictions que j'avais déjà : la santé passe par l'assiette et le mouvement. Il ne s'agit pas là d'une histoire de silhouette, la beauté de celle-ci étant totalement subjective. Il n'y a pas de jolie silhouette, il n'y a que celle qui vous convienne et surtout celle qui vous assure d'être en bonne santé, physiquement et psychologiquement.

Une phrase est revenue à plusieurs reprises suite aux questions posées par l'assemblée : "la nutrition n'est finalement qu'une affaire de bon sens." Néanmoins prenons-nous encore le temps de nous poser les bonnes questions ? Donnons-nous assez de sens à ce que nous mettons dans nos assiettes et donc dans notre corps ? Comment peut-on parler de BON sens quand il n'y en a déjà plus aucun ?

Au rythme effréné auquel va nos vies, entre travail, enfants, maison, activités, vie sociale,... on finit par faire une multitude de choses en mode pilote automatique, sans réfléchir. On fait, on mange, sans y donner un réel sens. Qui aujourd'hui prend le temps de laisser la salive monter avant d'entamer son assiette ? De réfléchir à tout le trajet que la nourriture à parcourue avant d'arriver sur la table, en partant de l'agriculteur jusqu'à la fourchette ? De remercier les personnes qui ont fait en sorte que le repas se trouve sur la table, quand il se trouve d'ailleurs encore sur la table et non sur les genoux devant la télé. On en vient presque à oublier qu'avant l'avènement de l'alimentation ultra-transformée par les industriels, le réflexe n'était pas forcément de sortir un biscuit, un bonbon, une barre chocolatée ou encore des chips au goûter pour les enfants. Gain de temps, solution de facilité ou habitude prise au fil des années sans savoir réellement pourquoi. Un fruit, un biscuit fait maison moins sucré et sans additif ou un carré de chocolat dans un morceau de pain feraient aussi bien l'affaire (et pas besoin de passer deux heures en cuisine pour le préparer).

Bien sûr qu'il est simple et pratique dans des vies déjà très chargées d'acheter tout fait un produit que les industriels ne manquent pas de nous faire passer pour sain à grands coups de marketing bien mené. Et oui, les enfants ne raffolent pas toujours des fruits, surtout quand il ont déjà été habitués aux plaisirs des goûters très sucrés. Mais ne jetons pas l'éponge, n'ayons de cesse de leur en proposer, de leur faire découvrir de nouvelles saveurs, de partager avec eux, d'échanger. Les goûts évoluent, les papilles s'éveillent et rien ne dit qu'un jour ils ne changeront pas d'avis, tant qu'on continue à leur en proposer, on leur laisse le choix.

J'ai donc un petit défi à vous lancer : et si nous redonnions du sens à notre assiette !

Prenez une journée pour vous poser les bonnes questions et vous reconnecter avec votre alimentation. La première étape est de pouvoir faire ses choix en toute connaissance de causes, de comprendre ce qui se passe dans notre caddie puis dans notre cuisine et enfin dans notre estomac. Je vous propose ici une trame pour vous y aider.

• Faites le tour de vos placards et commencez avec un peu de lecture. Apprenez à déchiffrer et à comprendre les étiquettes afin de choisir vos aliments en pleine conscience.

Avez-vous une réelle compréhension de ce qui y est écrit ?

Auriez-vous ces ingrédients bruts dans votre cuisine ?

Les indications sur les étiquettes vous semblent-elles claires ou abstraites ?

• Lorsque vous passerez à table, réfléchissez au trajet que votre nourriture a parcourue.

D'où vient-elle ?

Quelles transformations a-t-elle subit ?

Par vous-même ou par des industriels ?

• Suis-je capable de dire exactement où et quand sont sensés pousser tel légume ou tel fruit ?

• Durant cette journée de reconnexion à la nourriture, faites de chaque repas un moment de pleine conscience. Partagez avec les personnes qui se trouvent à table avec vous, échangez sur ce qui se passe dans votre bouche : Quelles saveurs, quelles textures ? Peut-être allez-vous redécouvrir des goûts qui ne vous interpellaient pas forcément avant.

La santé passe avant tout par l'assiette, et même pour moi qui en était déjà convaincue, les chiffres que j'ai pu entendre lors de cette conférence sont une prise de conscience supplémentaire. Quand on apprend que 30% des femmes en France décèdent d'une maladie cardio-vasculaire, et que ces mêmes maladies sont la deuxième cause de décès chez les hommes après le cancer, cela doit nous pousser à la réflexion. La nourriture est directement liée à la déclaration de ces maladies, tout comme le stress et la sédentarité.

En plus de nous fournir de l'énergie, une assiette composée de produits les moins transformés possibles, de saison et provenant d'un circuit court, mangée en conscience et avec plaisir, peut nous éviter bien des désagréments de santé.

Votre alimentation est votre meilleure alliée ! Prenez-en soin ;)